m\'ART\'ion

C’est un des plus grands trésors artistiques de la Chine ancienne. Il se situe dans
la province du Shaanxi à Xi’an.  L’Empereur Qin Shi Huandgi de la dynastie Qin ayant vécu entre 259 et 210 avant J.C. et unificateur de l’empire de Chine, poussé par sa quête d’immortalité, a fait construire son tombeau gardé par près de 8 000 soldats en terre cuite grandeur nature, chars, cavaliers, archers et généraux. Cette armée avait pour but de protéger l’Empereur au royaume des morts et de protéger son tombeau dans le monde des vivants. Chaque personnage est unique.

D’une superficie d’environ 56km², ce magnifique site fut découvert en 1974 par des paysans qui creusaient un puits dans la campagne. C’est une des découvertes archéologiques majeures au XX° siècle.

FABRICATION DES PERSONNAGES

Les soldats ont été fabriqué en atelier et tous déposés dans des fosses. Têtes, bras, jambes, torses et armes ont été fabriqué séparément pour ensuite être assemblés. Les personnages portent tous une arme (arc, épée, arbalète) faite de bronze et recouverte d’une fine couche de chrome, ce qui a permis au tranchant d’être conservé. Une fosse appelée « la fosse aux juges » quant à elle, présente des notables, scribes et hommes de loi. D’origine, les soldats étaient peints avec des couleurs vives qui, pour la majorité, ont disparu à la suite des incendies provoqués par des rebelles en 206 avant J.C. ainsi que par leur exposition à l’air libre durant les premières fouilles archéologiques. Quelques pigments ont pu être conservés par les restaurateurs ce qui permet d’apprécier encore plus le travail des artisans et les couleurs originelles de « l’armée enterrée ».

700 000 ARTISANS POUR  8 000 SOLDATS

 700 000 ouvriers ont été réquisitionné pour abattre ce travail de titan, ce en 36 années. Les artisans ayant préparé le tombeau de l’Empereur Qin et ceux ayant assistés à son enterrement connurent un destin tragique puisqu’ils ont été emmurés vivants dans le mausolée à la fin de la cérémonie afin que les secrets de sa construction ne soient jamais divulgués. Certains de leurs ossements ont été retrouvés lors des fouilles archéologiques.

LE TOMBEAU

La tombe est enfouie sous une pyramide de terre de 75 m de haut et de 350 m². Beaucoup de légendes planent sur le tombeau. On dit que l’armée d’argile reprendrait vie lorsque quelqu’un le pénètre ; ou encore qu’il contiendrait, outre le corps de l’Empereur, une reproduction de son empire, des rivières de mercure coulant éternellement, un plafond constellé de perles représentant la voûte étoilée. On dit aussi que le tombeau enfermerait les tombes des 48 femmes de l’Empereur enterrées vivantes avec lui.

AUJOURD’HUI

 La tombe en elle-même n’a pas encore fait l’objet de fouilles. En effet, l’Etat préfère s’assurer que rien n’entravera la momie de l’Empereur et que les différents pièges (trappes à arbalètes afin de protéger le tombeau d’éventuels pillards) ont bien été désactivés. Aussi, la possibilité d’exposition au mercure pourrait avoir des effets néfastes sur l’atmosphère.

DESCRIPTION PAR SIMA QIAN (historien, 145 avant J.C. dans « mémoires historiques »)

« Dès le début de son règne, Qin avait fait creuser et arranger la montagne Li. On creusa le sol jusqu’à l’eau, on y coula du bronze et on y amena le sarcophage ; des palais, des ustensiles merveilleux, des joyaux et des objets d’art y furent transportés et enfouis et remplirent la sépulture. Des artisans reçurent l’ordre de fabriquer des arbalètes et des flèches automatique ; si quelqu’un avait voulu s’y introduire, elles lui auraient soudain tiré dessus. On fit avec du mercure les cent cours d’eau ; des machines le faisaient couler et se le transmettaient de l’une à l’autre. En haut, tout était signe du ciel. On fabriqua avec de la graisse de phoque des torches qu’on avait calculées ne pouvoir s’éteindre avant longtemps. Qin Er Shi, héritier de l’Empereur, dit : « Il ne faut pas que les femmes de l’Empereur qui n’ont pas eu de fils soient mises en liberté ». Il ordonna que toutes le suivent dans la mort. Quand le cercueil eut été descendu, quelqu’un dit que les ouvriers et les artisans qui avaient fabriqué les machines et caché les trésors savaient tout ce que le tombeau contenait, et que la  grande valeur de ce qui été enfoui serait donc divulguée ; quand les funérailles furent terminées et qu’on eut dissimulé et bouché la voie centrale qui menait à la sépulture, on fit tomber la porte à l’entrée extérieure de cette voie, enfermant ainsi toux ceux qui avaient été employés comme ouvrier ou artisans ; ils ne purent ressortir. On planta des herbes et des plantes pour que la tombe eût l’aspect d’une montagne ».

Des recherches entreprises récemment sur le site ont fait apparaître des niveaux anormalement élevés de mercure dans le sol du tumulus funéraire, ce qui va dans le sens des Mémoires historiques de Sima Qian.